Micronutrition : quand prendre un complément alimentaire?

15 septembre 2023
Actualités

Dissocier carence et déficience

Carence = déficit profond associé à des altérations biologiques complètes (on est déjà malade)

Déficience = état biologique d’inadéquation avec un statut micronutritionnel trop précaire pour couvrir les besoins de l’organisme et permettre son fonctionnement optimal

Déficit marginal = statut biologique insuffisant ou non optimal avec effet biologique, physiologique ou métabolique variable

Que dit votre bilan sanguin?

 

Exemple de la vitamine D

Les laboratoires se basent sur les recommandations de la HAS en 2013 :

  • carence si taux inférieur à 10ng/ml
  • insuffisance entre 10 et 30ng/ml
  • valeurs souhaitables entre 30 et 60ng/ml
  • seuil de toxicité : 150ng/ml
  • seuil de toxicité pédiatrique : 80ng/ml

Mais certains experts parlent actuellement d’une norme santé optimale pour une valeur > 60ng/ml (70-80ng/ml)

 

Exemple de la TSH ultra sensible

Les laboratoires vous communiquent des moyennes des dosages réalisés mais cela ne correspond pas toujours aux besoins de santé

  • Laboratoire VR : 0.35 – 4.94 mUI/L
  • Norme de santé < 2 mUI/L
  • Optimal : 0.25 – 1.3 mUI/L

Pourquoi c'est important

Il est important de savoir quelles sont les « normes » communiquées et de savoir les interpréter.

Les micronutriments ont de nombreuses fonctions biologiques : rôle de coenzymes ou cofacteurs d’enzymes, rôle structurel pour certaines hormones, rôle dans les défenses immunitaires, rôle antioxydant, rôle nutritif pour les organes et les tissus…

Pour éviter les dysfonctionnements métaboliques, les signes cliniques et les facteurs de risque au long court, la micronutrition viendra donc dès l’étape de la prévention.

Micronutrition en pratique

L’assiette est toujours ma première intention. Cependant elle peut parfois être insuffisante.

Prenons l’exemple des omégas 3 : vous avez sans doute entendu parler de leurs actions bienfaisantes sur la santé cardiovasculaire, les troubles métaboliques, les troubles neuro-dégénératifs, les troubles visuels, la dépression… Ils servent aussi à donner de la souplesse à toutes nos cellules et jouent un rôle anti-inflammatoire.
Une assiette avec beaucoup d’omégas 3 serait toutefois insuffisante si vous manquez d’une enzyme appelée Δ6-désaturase qui dégrade les omégas 3 en EPA et DHA qui sont les deux acides gras acteurs de la prévention décrite ci-dessus.
Or il y a de nombreux facteurs qui altèrent cette enzyme : le vieillissement, le cortisol et l’adrénaline (stress), le surpoids, le diabète, l’alcoolisme, un foie fragile, la dermatite atopique, le syndrome prémenstruel, l’arthrite, le rhumes, les maladies cardiovasculaires…
Autrement dit, dans ces cas-là, même si vous consommez les bons aliments votre organisme ne peut pas en tirer les bénéfices. Il est alors préférable de s’orienter vers une complémentation en EPA et DHA.
La supplémentation est une béquille, souvent transitoire, parfois permanente, dans des états inflammatoires chroniques, mais on peut relancer la Δ6-désaturase en faisant des activités physiques régulières et en veillant à apporter suffisamment des cofacteurs (vitamine, B3, vitamine B6, Magnésium, Zinc et vitamine C).

Mais attention, tous les compléments ne se valent pas ! Certains sont inefficaces, d’autres mal dosés, d’autres sont très chers pour peu d’effet, alors ne faites pas n’importe quoi. Ne prenez une complémentation que lorsque c’est nécessaire et surtout prenez l’avis d’une personne formée sur ce sujet (moi 😉 ) qui saura vous guider vers le complément qui vous conviendra le mieux. 

Pour résumer :
1 / On passe par l’assiette en prévention
2/ On complémente en fonction du bilan sanguin lorsque c’est nécessaire