Collation, grignotage, compulsion : quelles différences?

15 janvier 2024
Actualités

Un petit en-cas?

Il nous arrive à tous de manger entre les repas, soit parce que l’on a faim, soit qu’un collègue nous sollicite, que l’on voit nos enfants goûter, soit encore parce que c’est plus fort que nous… Dans quels cas cela devient un problème pour vous? Quelles solutions pour se défaire ce ces habitudes?

Voyons ici les différents types de prises alimentaires et les solutions à apporter.

Différentes prises alimentaires pour différentes implications physiologiques

Les causes étant différentes, les solutions seront différentes

  • La collation est la réponse appropriée à la sensation de faim. Physiologiquement la glycémie est basse → on a faim → on mange → la faim disparait → on arrête de manger.
    Elle fait intervenir deux hormones sécrétées par notre pancréas : l’insuline et le glucagon. L’insuline fait baisser la glycémie quand le glucagon au contraire fait monter le taux de sucre dans le sang.
  • La compulsion et les troubles du comportements alimentaires relèvent davantage de la psychiatrie que de l’alimentation seule. C’est un processus particulier qui se gère en équipe pluridisciplinaire avec des actions comportementales. Un travail en partenariat entre le diététicien et le psychologue et/ou le psychiatre est nécessaire. La gestion de l’assiette seule ne suffit pas. La compulsion fait souvent intervenir deux hormones : la leptine et la ghréline. La ghréline est sécrétée majoritairement par l’estomac : c’est une hormone qui  augmente l’appétit, qui nous donne faim. La leptine est sécrétée par le tissu adipeux : c’est une hormone qui diminue l’appétit, elle nous indique de nous avons assez mangé.
    Dans le cadre des anorexies boulimies, la quantité de ces deux hormones alternent entrainant par là l’alternance des périodes de privation/excès de nourriture.
  • Le grignotage, lui, implique la physiologie des neurotransmetteurs. il ne s’agit pas de faim. Alors comment savoir quand s’arrêter si on ne ressent pas les signaux de faim/satiété? Quand le paquet est fini? Quand on se sent lourd d’avoir trop rempli son estomac? Quand on n’a plus le temps de manger davantage car une réunion va démarrer?
    Il y a souvent, impliqué dans le grignotage, une habitude, un stress, une compensation émotionnelle

Quelles conséquences sur notre corps?

Toutes ces prises alimentaires auront un impact sur :

  • l’action sur le complexe moteur migrant (c’est ce qui permet d’avoir un bon transit et une bonne régénération intestinale) : si on mange, il s’arrête. Cela entrainera, entre autres, des perturbations de la digestion, un mauvais repère des sensations…
  • la sécrétion d’insuline : elle suit le rythme circadien calé sur le rythme des repas. Un grignotage va venir perturber cette régularité avec des hypoglycémies réactionnelles. Alors on aura faim donc on mangera donc on sécrètera de nouveau de l’insuline… Tout ceci entraine un inflammation, une prise de masse grasse et, à long terme, une insulinorésistance puis un diabète.
  • les calories en excès : augmentation du tissu adipeux, inflammation, perturbations hormonales donc prise de poids
  • sur le cerveau : l’hyperglycémie augmente la nervosité. Cela va jouer à la fois sur les glycémies ET sur les neurotransmetteurs. Plus on grignote plus on a envie de grignoter.

Comment arrêter les grignotages?

  • On agit sur la ghréline et la leptine : en choisissant des produits de qualités : par exemple, les protéines diminuent la ghréline alors que les aliments ultras transformés et enrichis en sirop de fructose  ou de glucose l’augmente. Les légumes sont riches en aide alpha-lipoïque ce qui augment la leptine.
  • On agit sur la glycémie : on choisit des aliments à charge glycémique basse
  • On git sur les neurotransmetteurs : en mangeant le bon aliment au bon moment de la journée pour éviter les compétitions entre 2 neurotransmetteurs.
  • On assure un bon taux de magnésium : il permet de stocker les neurotransmetteurs dans les vésicules neuronales. Il faudra également gérer le stress car celui-ci augmente le cortisol et entraine une fuite urinaire de magnésium.
  • On agit enfin sur le plaisir : utiliser tous vos sens au moment du repas : jolie assiette, bonnes odeurs, ambiance sonore agréable, textures différentes, saveurs perçues en mastiquant

En pratique, je vous proposer une prise en charge globale avec bien sûr l’alimentation au cœur de l’action, mais nous parlerons également de la gestion du stress, de la fatigue, de la gestion des moments occasionnels…